Les pages intitulées "faux départ" on été libellées
ainsi car nous avions prévu de traverser l'Atlantique durant cette période.
Du 9 au 17 octobre 2012
18 h - Départ de Sainte Marie la Mer. Vagues et houle sont en
congés. Quant au vent, il est parti voir ailleurs s'il était plus agréable de
souffler. Le golfe du Lion est pratiquement vide. Seul le son du moteur détruit
le silence. Adélie glisse en douceur comme sur un lit de velours. La grande
voile est hissée. Adélie est un voilier et le montre. Les températures sont
estivales. Tout est bien.
Une première nuit de quart nous rappelle qu'un voilier a ses
exigences. Nous changeons de mode de vie. Il va falloir s'en souvenir.
Toujours le calme plat. Être au milieu de nulle part est toujours
aussi magique. Lumières et couleurs sont les maîtres du décor. La palette est
immense, les nuances incroyables, les dégradés subtils. Il suffit d'ouvrir les
yeux.
Non loin, une masse noire ondule, disparait et revient. Un jet
puissant. Une baleine ; une première. Cette image restera en mémoire. La
journée s’étire sans heurts.
Problème !
La seconde nuit de quart a eu raison des réserves d’énergie. Particulièrement
celui de 1 heure à 3 heures. Il va falloir se pencher sérieusement sur la
gestion du sommeil. Dormir, dormir, dormir ; seuls vœux à l’ordre du jour
en ce matin où nous entrons dans la passe pour rejoindre Mahon. L’endroit est
particulièrement protégé, l’espace conséquent. Nous privilégions un ponton
flottant faisant face à la vieille ville (23 E sans sanitaires et une douche
d’été à l’eau froide simplement posée sur le ponton). La vue est superbe et
personne n’habite sur les trois voiliers qui nous entourent. Seul bémol, le
passage des vedettes faisant visiter la baie qui n’on cure du bien être des
habitants jouxtant leur sillage. Le désagrément est cependant peu conséquent.
Entrée du chenal
Il suffit de traverser et le centre ville est à nos pieds.
Un
peu d’histoire :
« C'est actuellement l'un des ports les mieux situés
stratégiquement en Méditerranée occidentale, toutes ces occupations ayant pour
but stratégique ce port contrôlant l'ouest de la Méditerranée, longtemps
convoité par les pirates venus de tous côtés de la Méditerranée, mais le plus
souvent arabo-berbères et turco-ottomans qui y trouvaient un lieu d'échange
commercial et d'approvisionnement ou simplement de refuge.
L'île ayant aussi été occupée par le royaume D’Aragon après la
Reconquista qu’au Xe siècle, puis intégrée avec les
autres îles Baléares dans un éphémère royaume hispano-génois, la ville fut
connue aussi sous le nom aragonais de Mayon
ou Malhon selon les variantes dialectales et orthographiques des diverses
armées occupantes, avant son quasi-abondon (l'île elle-même était très pauvre
et encore peu développée) et la réoccupation de l'île par les ottomans puis
plus tard son occupation britannique. Cependant l'essentiel des populations
venues peupler l’île après cette conquête sera catalane et non aragonaise.
La ville cependant ne s'est développée que grâce à son port,
parce que c'est la plaine autour du port qui concentrait l'essentiel des
activités paysannes, et donc la majeure partie de la population de l'île, dont
la concentration urbaine ne commencera réellement qu'après la conquête
chrétienne et l'instauration de la hiérarchie nobiliaire et du féodalisme à
partir du XIIIe siècle. Cependant la capitale historique de l'île se situait
encore dans la ville fortifiée de Cuitadella de Menorca qui était plus facile à
défendre contre les attaques régulières de pirates arabo-musulmans (venus de
l'Algérie à la Turquie prendre et piller facilement le port et dévaster la
plaine, malgré la construction de tours de guet tout
autour de l'île pour alerter la population). Ces attaques constantes par les
pirates (y compris, après les turcs et les arabes, les corsaires payés par la
France contre les navires anglais, et selon les périodes et les alliances, par
certains des royaumes espagnols et italiens se battant entre eux pour la
domination de la moitié ouest de la Méditerranée) ne prendront réellement fin
qu'avec la domination anglaise sur la Méditerranée (en contrôlant aussi
Gibraltar et Malte pour clore cette partie occidentale désormais fermée aux
Ottomans et aussi à la France et l’Espagne).
L’île et l’essentiel des possessions anglaises en Méditerranée
ne seront restituées que tardivement au Royaume d'Espagne unifié (qui a allié
les anciens multiples royaumes d'Aragon, de Castille, de León, de Galice, et
les territoires espagnols repris aux anciens taïfats arabo-musulmans dans les
actuels Espagne et Portugal, ainsi que les Royaume de Sicile, Gêne et Pise et
les alliances avec l'Autriche) : il était essentiel pour la puissante
flotte anglaise de disposer d'un port stratégique permettant aussi le
ravitaillement en eau et vivres, ainsi que de défendre la route vers l'Égypte
et les Indes britanniques : Minorque était idéalement placée, avec son
port naturel d'accès facile pour couper la route vers l'Égypte et l'Asie
orientale aux navires français, portugais ou espagnols et pour priver les
royaumes italiens et autrichien d'une route vers l'Atlantique et les Amériques.
Les eaux au large du port furent ainsi le site d'une bataille
navale entre Anglais et Français en 1756 (connue comme la bataille de
Port-Mahon ou bataille de Minorque, gagnée par la marine de Louis XV) en marge
de la Guerre de Sept Ans (qu'on peut considérer comme ayant été la première
guerre mondiale effective ayant recomposé très fortement les empires européens
et alliances stratégiques dans de nombreuses places du monde où eurent lieu les
batailles, le plus souvent maritimes, et initié les processus menant aux
indépendances en Amérique mais aussi l'extension des empires coloniaux en
Afrique et en Asie). L’occupation française et la victoire initiale contre les
Anglais sera de courte durée, Minorque étant rendue aux Anglais (lors d'un
échange contre Belle-Île-en-Mer alors occupée par les Anglais) qui l'occuperont
longtemps pour profiter de ce port stratégique et mettre pratiquement fin à la
piraterie en Méditerranée, et dès lors contrôler les routes commerciales qui
feront de l'Angleterre un empire succédant en puissance aux anciennes
puissances espagnoles et françaises.
Mao ne deviendra
la capitale de l'île après la domination britannique au XVIIIè siècle où elle fut connue sous le nom de Port Mahon (francisé temporairement en Port-Mahon lors de la courte
occupation française de l'île), du fait même de l'importance de son port tant
au plan commercial qu'administratif et judiciaire pour le contrôle du reste de
l'île, à partir du moment où ce port pouvait bénéficier d'une puissante flotte
de défense et pas seulement abriter les pêcheurs ou navires de commerce.
Cependant le nom castillan Mahón sera
encore longtemps le seul officiel avant la reconnaissance récente officielle de
la langue catalane par l'Espagne, depuis la loi d'autonomie des Baléares dans
le Royaume d'Espagne. »
« Selon certains, la mayonnaise (mahonesa en castillan ou
mayonesa en aragonais) lui devrait son nom. » Source Wikipédia.
Cette porte a été configurée pour permettre l'entrée des barques en lieu sûr.
Décrocher
vraiment des préoccupations terriennes et entrer enfin dans le monde des
navigateurs. En clair, laisser la terre aux terriens et les laisser gérer ce
que nous avions l’habitude de manager.
Météo
oblige, nous resterons à Mahon. En fin d’après-midi, nous aidons un énorme
voilier Allemand à s’amarrer à côté de nous. Voilier grand luxe superbe. Le
capitaine nous offre une bouteille de vin blanc en guise de remerciement. Nous
ne nous y attendions pas et c’est sympa. Dominique leur conseille de rester ici
jusqu’à au moins mardi. La météo n’est vraiment pas bonne..
Mercredi 17 octobre 2012
Nous
sommes maintenant au mouillage à l'entrée du chenal de Mahon à Cala Teulera. La
mer était trop grosse pour continuer la balade. Première baignade près
d'Adélie. Vent et grand soleil. C’est super.
La tour de guet
La
forteresse d’Isabelle II (construite
entre 1848 et 1875, à la suite d'une forte pression des britanniques qui
menaçaient de revenir sur l'île pour l'utiliser en tant que base d'opérations
défensives contre les français. Ces deux pays se disputaient à l'époque le
contrôle naval de la Méditerrannée – Source
http://www.illesbalears.es) semble toujours protéger le mouillage telle une arme dissuasive posée
là.
Nuit ventée et pluie. Aujourd’hui,
toujours vent et perturbations. Bref ! Nous ne sommes pas les seuls à rester
scotchés à Teuléra.
Mardi 23 octobre 2012
Le
mouillage se vide. Nous partons presque tous. Il fait soleil. Nous, nous
partons à Porto Colom à Majorque.
« Elle fut habitée dès la période
préhistorique de Ses Païsses, puis
par les Romains précédant les Almohades de 902 à 1229 suivis des Catalans.
L'île fut le centre d'un royaume indépendant qui exista de 1276 à 1344, le
royaume de Majarque. Le catalan est la langue officielle avec le castillan. »
Source Wikipédia.
Partis
vers 9 h, nous sommes arrivés au coucher de soleil (dans le pif). La baie est
superbe. Porto Colom est le plus grand port naturel de Majorque.
Mercredi 24 octobre 2012
Première
visite de la ville le matin. Chouette et calme ; c'est la fin de la saison
(communauté allemande importante). Vieille ville aux petites maisons blotties
contre l’église.
Jeudi 25 octobre 2012
Plus frais
en ce jour. Mal parti côté météo. Nous allons sans doute rester ici un moment.
Café wifi en fin de matinée et achat de deux bidons d'eau. Nous n'avons plus
grand chose comme réserve dans le réservoir. Nous sommes donc en restriction de
ce côté là. Nous sommes mouillés vers l’entrée de la baie et avons ignoré les
bouées.
Vendredi 26 octobre 2012
Hou
là ! Rien de bon côté météo. Nous sommes chahutés par la houle. Sommes restés à
bord tous les sens en éveil.
Samedi 27 octobre 2012
Grand
soleil mais belle houle. ça muscle Météo désastreuse, surtout dans le golfe du
Lion. Ici, c’estguerre mieux.
Patience !
Dimanche 28 octobre 2012
Première
nuit sportive. Vers 23 h, alors que nous étions sous la couette, Dominique en
est sorti pour jeter un œil dehors. Nous avons du battre des records pour
sauter dans nos bottes, salopettes et vestes. Adélie avait l'ancre qui chassait.
Le moteur répond au quart de tour, il tombe des cordes. L’ancre est montée mais
s'est coincée quelques secondes histoire de nous stimuler un peu. Nous avons
mouillé un peu plus loin et depuis, "tout va bien". Nous avons
surveillé attentivement Adélie jusqu'à 5 h avant de regagner la couchette.
Changement
de bouteille de gaz. Il faudra en trouver pour la suite.
Ciel
breton. Il faitait bien plus froid que les jours précédents.
Dans
le Sud le Sud de la France, tempête, vents très violents et températures en
chute libre. Il n'y a pas qu'ici que ça cartonne.
Mardi 30 octobre 2012
Faillis
partir mais l'annonce d'un carton la nuit prochaine nous bloque ici. Réveil
mouvementé ce matin vers 8 H 30. Une bouée rouge d'amarrage est venue se
coincer sous Adélie. Bref ! Nous avons encore bougé pour nous amarrer un peu
plus loin. ça commence à être une habitude.
Le
carton deviendra important vers minuit. Une veille en perspective. Pas trop
contents d'être coincés mais bon… Le tout est de ne plus être ici à Noël !
Mercredi 31 octobre 2012
Rafales
en tous genre ! Nous sommes en vigilance depuis ce matin et ça va durer jusqu'à
ce soir.
Nuit
agitée et il a plu des cordes. Le bateau a été rincé comme il faut. Grand
soleil par contre en journée.
Arrivée
à Formentera - La Sabina.
Formentera est une île principale située à environ 3 milles nautiques (6 km) au sud d'Ibiza en mer Méditerranée et d’une longueur de 19 kilomètres. C'est la plus petite des 4 îles majeures de l'archipel des Baléares, la deuxième après celle d'Ibiza dans le groupe des îles Pityuses.
Formentera est une île principale située à environ 3 milles nautiques (6 km) au sud d'Ibiza en mer Méditerranée et d’une longueur de 19 kilomètres. C'est la plus petite des 4 îles majeures de l'archipel des Baléares, la deuxième après celle d'Ibiza dans le groupe des îles Pityuses.
Au nord de l'île de Formentera il y a la petite île privée d’Espalmador'
et un peu plus à l'est, celle d'Espardell (Illa
de s'Espardell), toutes deux entourées de quelques îlots et écueils
côtiers. Espalmador est séparée de l'île de Formentera par un banc de sable peu
profond mais dangereux (présence de courants forts). Plus au nord encore, l’île
d'Espalmador est elle-même séparée des écueils du sud d'Ibiza par un chenal de
moins de 1 km de large, par où passent la
plupart des liaisons maritimes du continent au port d'Ibiza, ou du port d'Ibiza
à celui de Formentara au nord-ouest de l'île.
La Savina est le village
où se situe le port et la marina de l’île.
Altercation avec un « petit flic »
car nous venons de nous amarrer à « son » emplacement. Voilà qui augure
de la suite ! A la capitainerie, l’accueil n’est pas plus cordial. Quant à
une aide potentielle pour nous amarrer à la place dédiée…
Petit
tour en ville. Presque tout est fermé.
Prix
du port : 35 E + 2cts par litre d'eau.
Vendredi 9 novembre 2012
12 H
45 h Départ. Forts heureux de quitter cet endroit aussi peu accueillant
qu’agréable ! La Sabina est le pire lieu où accoster que nous connaissons.