Arrivée sur la Martinique
Vues du cockpit
Le Marin
Voici 15 jours qu’Adélie a accosté.
Le temps pour nous de nous reposer et surtout de réaliser ce que nous venions
de vivre. Puis, de trouver un endroit sécurisé pour laisser le voilier de mai à
novembre (à l’abri des cyclones et autres phénomènes météo). Compliqué. Il n’y
a que peu d’endroit où laisser les voiliers aux Caraïbes. Ici, en Martinique,
c’est possible hors d’eau. Les prix sont exorbitants (c’est le seul endroit ou
mettre un voilier à sec coûte plus cher que de le laisser à l’eau ; incroyable !).
Evidemment, la marina est bondée. Nous espérons cependant obtenir une place
mais rien n’est joué pour l’instant. Par sécurité, nous avons tout de même
retenu un emplacement à sec. Nous sommes donc en attente et bloqués ici.
Notre projet de laisser Adélie en
Floride étant tombé à l’eau faute de temps. C’est ici que nous profiterons de
cette escale forcée pour installer un nouveau frigo et mettre des batteries
neuves avant de repartir. Révisions en tous genre sont aussi à l’ordre du jour.
Personne ne sort indemne d’une Transat. Nos copains d’Errance ont eu un gros
problème de pilote et ils ont dû barrer 15 jours non stop. Un véritable
cauchemar. Ils sont arrivés le 27 mars à Rodney baie (Sainte Lucie). Depuis
quelques jours, ils sont au mouillage de Sainte Anne les veinards. Ils sont
passés et l’émotion était là (depuis La Linéa, nous nous baladons + ou –
ensemble et nous avons en commun la Transat – ça crée un lien puissant – Eux en
sont à leur 2ème passage qui, évidemment, n’a rien à voir avec le 1er.
Nous espérons pouvoir les rejoindre d’ici peu.
Comme nous rentrons début mai,
nous espérons tout de même pouvoir aller dans quelques mouillages sympas plutôt
que de rester scotchés dans la marina. Marina où ne règne aucune ambiance
hélas. Nombre de voiliers servent de résidence secondaire et il y a une énorme
flotte de catamarans servant aux charters ou aux petites balades dans les îles
alentour. Sur les pontons, les gens se croisent et peu de gens disent
« bonjour ». Cela nous a pas mal choqué au début. Les autochtones,
eux, sont très aimables et accueillants.
Il y a trois mondes au Marin. Les
habitants du cru, les plaisanciers et les loueurs de bateaux. Ces mondes se
côtoient mais ne se fréquentent pas alors, côté ambiance... Les voyageurs, eux,
font de rapides escales et ne s’attardent surtout pas. C’est très
compréhensible.
Côté avitaillement, ce sont les
supermarchés qui sont privilégiés. Aucun commerce traditionnel (pas de boucherie,
poissonnerie etc.) Hors grande surface, c’est un petit marché couvert qui
permet de trouver des fruits et légumes. Pour le poisson, ce sont des pêcheurs
qui vendent au bord du port.
Une vendeuse d’un étal de souvenirs (alors que nous attendions la fin d’un gros grain) nous en a appris beaucoup concernant les rites et autres sorcelleries ayant toujours cours dans les îles. Aucun folklore mais des convictions ancestrales vivaces et toujours actives. Le marché est un excellent lieu d’échange si l’on prend le temps d’écouter, de voir et d’essayer de comprendre. Il faut simplement rester à l’écoute.
Ici, point de moineaux ou autres
étourneaux. Les maîtres sont les merles, peu farouches, ils sont en grande
majorité. Ils sont différents du continent ; beaucoup plus fin et élancé.
Les mâles sont noirs et les femelles grises. Nous avons aussi aperçu quelques
tourterelles. Elles sont plutôt brunes. Les colibris sont presque invisibles
ici.
Alors que nous étions très
intrigués par des trous dans le sol, comme ceux que font les taupes et autres
rats par exemple, nous avons appris qu’il s’agissait du travail des crabes de
terre dont la taille varie du petit à l’énorme. Animaux nocturnes, ils sont
difficiles à apercevoir. Ces crabes sont le met favori des autochtones pour les
fêtes de Pâque. Chaque pays et région ayant ses traditions, ici, c’est lui. Par
contre, nous ne connaissons pas la raison pour laquelle il a été choisi. Chez
nous, l’agneau pascal est lié aux croyances chrétiennes. Il va falloir découvrir
le « pourquoi du crabe de Pâque ».
Après enquête auprès des
autochtones et sur les sites spécialisés (comme AZMartinique.com et
bellemartinique.com par exemple), il s’avère qu’ici, les chrétiens et
particulièrement les catholiques, accordent une importance majeure aux fêtes de
Pâques. La « pêche » aux crabes est ouverte les premiers jours du
carême et il est possible à tout le monde de pouvoir en capturer (les crabes
sont en grand nombre sur l’île et particulièrement près de la mangrove et des
champs de canne à sucre). Ils sont chassés (terme plus approprié que pêchés) à
l’aide de ratières fabriquées artisanalement.
Photo extraite du site bellemartinique.com
Toute la population peut donc
participer aux fêtes qui se déroulent, la plupart du temps, sur les plages. Le
« Matoutou » nom local du crabe, est dégusté particulièrement le
lundi. Le dimanche, c’est le coq, le ragoût de cabris, la viande de porc ou de
mouton qui est à l’honneur.
Pas facile d'apercevoir les habitants.
Photo extraite du site nouvellesiles.com
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5 h 40 au Marin