LES ÉTATS UNIS — AMÉRIQUE
DU NORD
Durant les quelques mois
où nos bipèdes ont vécu sur la côte Est, ils ont eu l’occasion d’entr’apercevoir
le quotidien des Américains et d’évaluer les différences de culture entre la
vieille Europe et le nouveau continent. Elles sont pléthore.
Tout d’abord,
l’alimentation qui, surtout pour un français, relève de l’aberration. Il suffit
d’observer les populations pour se rendre très vite compte qu’il y a énorme
problème d’obésité et une carence évidente d’éducation nutritionnelle.
Les supermarchés
regorgent de produits aux compositions qui provoqueraient une crise cardiaque
rien qu’à la lecture. Pour s’alimenter, il suffit de n’acheter aucun produit
fini et de trouver, si possible, des ingrédients adéquats. Quelques exemples : pour la volaille,
l’on ne trouve que du poulet (oubliez le label rouge) et à la cuisson, il faut
attendre que l’eau s’évapore. Idem pour le porc. À noter, absence totale de
longues oreilles (là, ça n’est pas grave, car ces bêtes-là sont interdites à
bord), pas de veau non plus et l’on ne trouve des canards que dans les dessins
animés ou sur les mares. Utopique, que de vouloir une plaque de chocolat de 200
g (leurs rayons sont très pauvres, le chocolat de mauvaise qualité et très
cher). Impossible de dénicher de la crème fraîche épaisse (sauf en conserve
Nestlé et il est exceptionnel d’en trouver). La liste serait longue. Les
différences culturelles sont criantes. Elles ont désespéré nos bipèdes qui
rêvent parfois d’une côte de veau à la crème ou d’un plateau de charcuterie (le
pâté n’existe pas là-bas). Mais, bien entendu, ils n’ont pas recherché les
boutiques spécialisées qui existent dans les grandes villes. Et ces boutiques
sont très rarissimes. Ils n’ont jamais vu une poissonnerie ou une boucherie par
exemple. Les Américains ont la culture du supermarché et cela s’arrête là. Font
timidement leur apparition : les marchés fermiers (qui, la plupart du
temps, n’en ont que le nom). Les conséquences de cette «mal bouffe» sont
visibles. Lorsqu’on observe les résidents, force est de constater qu’ils sont
loin d’être en bonne santé et l’absence d’une éducation de base à ce sujet
porte un préjudice conséquent à ce grand pays. Leur système de santé, absent
pour une importante frange de la population, pose aussi un grave problème.
Autre constat,
l’américain est d’un naturel aimable et n’hésite pas à rendre service. S’il
peut aider, il le fera avec plaisir. Le personnel des boutiques fera tout son
possible pour vous satisfaire. C’est juste extraordinaire pour un français qui
s’entend généralement dire dans un supermarché français «c’est pas mon rayon»
sur un ton aussi peu aimable que possible ! Hors contexte professionnel,
il en est de même. Les gens sont généralement serviables ; du moins, pour
ceux avec qui ils ont été en contact.
Les petits boulots sont
tenus par de très jeunes employés, mais aussi, par des personnes, parfois très
âgées. Dans les supermarchés, après les caisses, il n’est pas rare de trouver
un « ancien » qui mettra vos provisions dans des sachets et vous les
tendra ensuite.
Une différence
fondamentale aussi, l’exhibition de son pouvoir d’achat. Elle s’exprime par une
architecture ostentatoire et par l’achat des plus clinquants objets se trouvant
sur le marché, les voitures, les yachts, les avions, etc.… L’américain « montre »,
mais il oublie souvent de cocher la case « classe » ! L’argent n’est pas
un tabou.
Ce phénomène pose un
problème concernant l’accès au littoral par exemple. Des kilomètres de rivages
sont privés et impossibles d’accès au pékin venu de l’extérieur.
L’Amérique, sans tomber
dans les clichés, et un ensemble d’ethnies qui se côtoient, s’affrontent ou
sympathisent, selon les cultures, le pouvoir d’achat ou les religions. C’est un
continent où la notion communautariste se traduit à tous les niveaux de la
société. Ici, il faut être intégré à un groupe (ethnique, religieux où autre)
où le rejet peut être violent.
Ce que le bipède marin
apprécie par-dessus tout, c’est l’espace, la diversité des paysages et des
gens. Peu importent les désagréments liés aux différences culturelles, les États
Unis sont à découvrir comme un oignon que l’on épluche. À chaque couche enlevée
se découvre un aspect inédit, un éclairage différent de ses propres références.
Mais il est certain que nos bipèdes sont souvent horrifiés par le manque de
conscience écologique, qui se traduit par l’absence de technologies telles que
le solaire au l’éolien.
Il ne s’agit pas là d’un
éloge naïf qui gommerait les effets, parfois nocifs, de la puissance
américaine. Il est question d’un ressenti, à un moment donné, des perceptions
superficielles de deux bipèdes marins qui ont longé la côte Est.