2012-2013 Faux départ - 1


Les pages intitulées "faux départ" on été libellées ainsi car nous avions prévu de traverser l'Atlantique durant cette période.


De Sainte Marie (P.O.) aux Baléares
Du 9 au 17 octobre 2012

18 h - Départ de Sainte Marie la Mer. Vagues et houle sont en congés. Quant au vent, il est parti voir ailleurs s'il était plus agréable de souffler. Le golfe du Lion est pratiquement vide. Seul le son du moteur détruit le silence. Adélie glisse en douceur comme sur un lit de velours. La grande voile est hissée. Adélie est un voilier et le montre. Les températures sont estivales. Tout est bien.
Une première nuit de quart nous rappelle qu'un voilier a ses exigences. Nous changeons de mode de vie. Il va falloir s'en souvenir.
Toujours le calme plat. Être au milieu de nulle part est toujours aussi magique. Lumières et couleurs sont les maîtres du décor. La palette est immense, les nuances incroyables, les dégradés subtils. Il suffit d'ouvrir les yeux.
Non loin, une masse noire ondule, disparait et revient. Un jet puissant. Une baleine ; une première. Cette image restera en mémoire. La journée s’étire sans heurts.
Problème ! La seconde nuit de quart a eu raison des réserves d’énergie. Particulièrement celui de 1 heure à 3 heures. Il va falloir se pencher sérieusement sur la gestion du sommeil. Dormir, dormir, dormir ; seuls vœux à l’ordre du jour en ce matin où nous entrons dans la passe pour rejoindre Mahon. L’endroit est particulièrement protégé, l’espace conséquent. Nous privilégions un ponton flottant faisant face à la vieille ville (23 E sans sanitaires et une douche d’été à l’eau froide simplement posée sur le ponton). La vue est superbe et personne n’habite sur les trois voiliers qui nous entourent. Seul bémol, le passage des vedettes faisant visiter la baie qui n’on cure du bien être des habitants jouxtant leur sillage. Le désagrément est cependant  peu conséquent.
 
Entrée du chenal

Il suffit de traverser et le centre ville est à nos pieds.
 
Un peu d’histoire :
«  C'est actuellement l'un des ports les mieux situés stratégiquement en Méditerranée occidentale, toutes ces occupations ayant pour but stratégique ce port contrôlant l'ouest de la Méditerranée, longtemps convoité par les pirates venus de tous côtés de la Méditerranée, mais le plus souvent arabo-berbères et turco-ottomans qui y trouvaient un lieu d'échange commercial et d'approvisionnement ou simplement de refuge.
L'île ayant aussi été occupée par le royaume D’Aragon après la Reconquista qu’au Xe siècle, puis intégrée avec les autres îles Baléares dans un éphémère royaume hispano-génois, la ville fut connue aussi sous le nom aragonais de Mayon ou Malhon selon les variantes dialectales et orthographiques des diverses armées occupantes, avant son quasi-abondon (l'île elle-même était très pauvre et encore peu développée) et la réoccupation de l'île par les ottomans puis plus tard son occupation britannique. Cependant l'essentiel des populations venues peupler l’île après cette conquête sera catalane et non aragonaise.
La ville cependant ne s'est développée que grâce à son port, parce que c'est la plaine autour du port qui concentrait l'essentiel des activités paysannes, et donc la majeure partie de la population de l'île, dont la concentration urbaine ne commencera réellement qu'après la conquête chrétienne et l'instauration de la hiérarchie nobiliaire et du féodalisme à partir du XIIIe siècle. Cependant la capitale historique de l'île se situait encore dans la ville fortifiée de Cuitadella de Menorca qui était plus facile à défendre contre les attaques régulières de pirates arabo-musulmans (venus de l'Algérie à la Turquie prendre et piller facilement le port et dévaster la plaine, malgré la construction de tours de guet tout autour de l'île pour alerter la population). Ces attaques constantes par les pirates (y compris, après les turcs et les arabes, les corsaires payés par la France contre les navires anglais, et selon les périodes et les alliances, par certains des royaumes espagnols et italiens se battant entre eux pour la domination de la moitié ouest de la Méditerranée) ne prendront réellement fin qu'avec la domination anglaise sur la Méditerranée (en contrôlant aussi Gibraltar et Malte pour clore cette partie occidentale désormais fermée aux Ottomans et aussi à la France et l’Espagne).
L’île et l’essentiel des possessions anglaises en Méditerranée ne seront restituées que tardivement au Royaume d'Espagne unifié (qui a allié les anciens multiples royaumes d'Aragon, de Castille, de León, de Galice, et les territoires espagnols repris aux anciens taïfats arabo-musulmans dans les actuels Espagne et Portugal, ainsi que les Royaume de Sicile, Gêne et Pise et les alliances avec l'Autriche) : il était essentiel pour la puissante flotte anglaise de disposer d'un port stratégique permettant aussi le ravitaillement en eau et vivres, ainsi que de défendre la route vers l'Égypte et les Indes britanniques : Minorque était idéalement placée, avec son port naturel d'accès facile pour couper la route vers l'Égypte et l'Asie orientale aux navires français, portugais ou espagnols et pour priver les royaumes italiens et autrichien d'une route vers l'Atlantique et les Amériques.
Les eaux au large du port furent ainsi le site d'une bataille navale entre Anglais et Français en 1756 (connue comme la bataille de Port-Mahon ou bataille de Minorque, gagnée par la marine de Louis XV) en marge de la Guerre de Sept Ans (qu'on peut considérer comme ayant été la première guerre mondiale effective ayant recomposé très fortement les empires européens et alliances stratégiques dans de nombreuses places du monde où eurent lieu les batailles, le plus souvent maritimes, et initié les processus menant aux indépendances en Amérique mais aussi l'extension des empires coloniaux en Afrique et en Asie). L’occupation française et la victoire initiale contre les Anglais sera de courte durée, Minorque étant rendue aux Anglais (lors d'un échange contre Belle-Île-en-Mer alors occupée par les Anglais) qui l'occuperont longtemps pour profiter de ce port stratégique et mettre pratiquement fin à la piraterie en Méditerranée, et dès lors contrôler les routes commerciales qui feront de l'Angleterre un empire succédant en puissance aux anciennes puissances espagnoles et françaises.
Mao ne deviendra la capitale de l'île après la domination britannique au XVIIIè siècle où elle fut connue sous le nom de Port Mahon (francisé temporairement en Port-Mahon lors de la courte occupation française de l'île), du fait même de l'importance de son port tant au plan commercial qu'administratif et judiciaire pour le contrôle du reste de l'île, à partir du moment où ce port pouvait bénéficier d'une puissante flotte de défense et pas seulement abriter les pêcheurs ou navires de commerce. Cependant le nom castillan Mahón sera encore longtemps le seul officiel avant la reconnaissance récente officielle de la langue catalane par l'Espagne, depuis la loi d'autonomie des Baléares dans le Royaume d'Espagne. »
« Selon certains, la mayonnaise (mahonesa en castillan ou mayonesa en aragonais) lui devrait son nom. » Source Wikipédia.
Cette porte a été configurée pour permettre l'entrée des barques en lieu sûr.
Décrocher vraiment des préoccupations terriennes et entrer enfin dans le monde des navigateurs. En clair, laisser la terre aux terriens et les laisser gérer ce que nous avions l’habitude de manager.
Météo oblige, nous resterons à Mahon. En fin d’après-midi, nous aidons un énorme voilier Allemand à s’amarrer à côté de nous. Voilier grand luxe superbe. Le capitaine nous offre une bouteille de vin blanc en guise de remerciement. Nous ne nous y attendions pas et c’est sympa. Dominique leur conseille de rester ici jusqu’à au moins mardi. La météo n’est vraiment pas bonne..
Mercredi 17 octobre 2012
Nous sommes maintenant au mouillage à l'entrée du chenal de Mahon à Cala Teulera. La mer était trop grosse pour continuer la balade. Première baignade près d'Adélie. Vent et grand soleil. C’est super.


La forteresse
 
La tour de guet
La forteresse d’Isabelle II (construite entre 1848 et 1875, à la suite d'une forte pression des britanniques qui menaçaient de revenir sur l'île pour l'utiliser en tant que base d'opérations défensives contre les français. Ces deux pays se disputaient à l'époque le contrôle naval de la Méditerrannée – Source http://www.illesbalears.es) semble toujours protéger le mouillage telle une arme dissuasive posée là.
 Nuit ventée et pluie. Aujourd’hui, toujours vent et perturbations. Bref ! Nous ne sommes pas les seuls à rester scotchés à Teuléra.
Mardi 23 octobre 2012
Le mouillage se vide. Nous partons presque tous. Il fait soleil. Nous, nous partons à Porto Colom à Majorque.
« Elle fut habitée dès la période préhistorique de Ses Païsses, puis par les Romains précédant les Almohades de 902 à 1229 suivis des Catalans. L'île fut le centre d'un royaume indépendant qui exista de 1276 à 1344, le royaume de Majarque. Le catalan est la langue officielle avec le castillan. » Source Wikipédia.
Partis vers 9 h, nous sommes arrivés au coucher de soleil (dans le pif). La baie est superbe. Porto Colom est le plus grand port naturel de Majorque.
Mercredi 24 octobre 2012
Première visite de la ville le matin. Chouette et calme ; c'est la fin de la saison (communauté allemande importante). Vieille ville aux petites maisons blotties contre l’église.
 Les bars proposent le wifi. Ambiance est agréable et très calme, presque feutrée.




Jeudi 25 octobre 2012
Plus frais en ce jour. Mal parti côté météo. Nous allons sans doute rester ici un moment. Café wifi en fin de matinée et achat de deux bidons d'eau. Nous n'avons plus grand chose comme réserve dans le réservoir. Nous sommes donc en restriction de ce côté là. Nous sommes mouillés vers l’entrée de la baie et avons ignoré les bouées.
Vendredi 26 octobre 2012
Hou là ! Rien de bon côté météo. Nous sommes chahutés par la houle. Sommes restés à bord tous les sens en éveil.
Samedi 27 octobre 2012
Grand soleil mais belle houle. ça muscle Météo désastreuse, surtout dans le golfe du Lion. Ici,  c’estguerre mieux. Patience !
Dimanche 28 octobre 2012
Première nuit sportive. Vers 23 h, alors que nous étions sous la couette, Dominique en est sorti pour jeter un œil dehors. Nous avons du battre des records pour sauter dans nos bottes, salopettes et vestes. Adélie avait l'ancre qui chassait. Le moteur répond au quart de tour, il tombe des cordes. L’ancre est montée mais s'est coincée quelques secondes histoire de nous stimuler un peu. Nous avons mouillé un peu plus loin et depuis, "tout va bien". Nous avons surveillé attentivement Adélie jusqu'à 5 h avant de regagner la couchette.
Changement de bouteille de gaz. Il faudra en trouver pour la suite.
Ciel breton. Il faitait bien plus froid que les jours précédents.
Dans le Sud le Sud de la France, tempête, vents très violents et températures en chute libre. Il n'y a pas qu'ici que ça cartonne.
Mardi 30 octobre 2012
Faillis partir mais l'annonce d'un carton la nuit prochaine nous bloque ici. Réveil mouvementé ce matin vers 8 H 30. Une bouée rouge d'amarrage est venue se coincer sous Adélie. Bref ! Nous avons encore bougé pour nous amarrer un peu plus loin. ça commence à être une habitude.
Le carton deviendra important vers minuit. Une veille en perspective. Pas trop contents d'être coincés mais bon… Le tout est de ne plus être ici à Noël !
Mercredi 31 octobre 2012
Rafales en tous genre ! Nous sommes en vigilance depuis ce matin et ça va durer jusqu'à ce soir.
Nuit agitée et il a plu des cordes. Le bateau a été rincé comme il faut. Grand soleil par contre en journée.
Départ 10 h. journée agréable mais nuit difficile en raison de la houle.
 Mercredi 7 novembre 2012
Arrivée à Formentera - La Sabina.
 Formentera est une île principale située à environ 3 milles nautiques (6 km) au sud d'Ibiza en mer Méditerranée et d’une longueur de 19 kilomètres. C'est la plus petite des 4 îles majeures de l'archipel des Baléares, la deuxième après celle d'Ibiza dans le groupe des îles Pityuses.
Au nord de l'île de Formentera il y a la petite île privée d’Espalmador' et un peu plus à l'est, celle d'Espardell (Illa de s'Espardell), toutes deux entourées de quelques îlots et écueils côtiers. Espalmador est séparée de l'île de Formentera par un banc de sable peu profond mais dangereux (présence de courants forts). Plus au nord encore, l’île d'Espalmador est elle-même séparée des écueils du sud d'Ibiza par un chenal de moins de 1 km de large, par où passent la plupart des liaisons maritimes du continent au port d'Ibiza, ou du port d'Ibiza à celui de Formentara au nord-ouest de l'île.
La Savina est le village où se situe le port et la marina de l’île.
 Altercation avec un « petit flic » car nous venons de nous amarrer à « son » emplacement. Voilà qui augure de la suite ! A la capitainerie, l’accueil n’est pas plus cordial. Quant à une aide potentielle pour nous amarrer à la place dédiée…
Petit tour en ville. Presque tout est fermé.
Prix du port : 35 E + 2cts par litre d'eau.
Vendredi 9 novembre 2012
12 H 45 h Départ. Forts heureux de quitter cet endroit aussi peu accueillant qu’agréable ! La Sabina est le pire lieu où accoster que nous connaissons.