GCMS vers NY


En colère !
Merci à West Marine.
L'annexe, commandée le 28 avril (5 en stock sur leur site), n'est jamais arrivée. Malgré de nombreux appels téléphoniques où ils certifiaient la livraison imminente, rien ne nous est parvenu.. Au bout de trois semaines, nous avons jeté l'éponge. Aucune excuse digne de ce nom de leur part, aucun geste commercial non plus.
Comme souvent, les contrariétés se cumulent... Le départ prévu en début de semaine s'est soldé par une panne de batterie. Après vérifications et tests, nous pouvons partir. Certes, Adélie est parée, mais la météo ne nous permet plus de rejoindre NY dans de bonnes conditions. Nous devrons, sans doute, faire quelques escales.
Bref ! Nous avions prévu de rester deux mois à Green Cove et nous en sommes à trois. En core merci à West Marine pour leur incompétence et leur absence d'éthique.
_-_-_
Dimanche 4 juin
8 h - Adélie se décroche du ponton et nous avons la sensation de GCMS a ouvert ses griffes qui le retenaient prisonnier. La première étape est de rejoindre le mouillage de Reed Island.
Arrivés à Jacksonville, on nous informe que l’ouverture du pont ne se fera qu’à 16 h 15 (alors que sur leurs infos, l’ouverture se faisait à la demande). Il est 13 h 30 et nous voici bloqués et obligés d’attendre accrochés au ponton près du pont.
Nous arrivons à Green Island à 19 h 30.
Lundi 5 juin
L’océan, ENFIN. La sensation de liberté accroche un énorme sourire aux visages. La météo n’est pas formidable, le vent est faible. Nous devons mettre le moteur en route et il restera en fonction pratiquement jusqu’à notre arrivée mardi soir. Pas vraiment une navigation idéale, mais au moins, nous sommes en mer et c’est l’essentiel.
Mardi 6 juin
U Une nuit difficile où nous avions les yeux rougis par la fatigue rivés sur le compas. Le régulateur ne tenait pas et il a fallu barrer durant les deux jours. Aucun trafic maritime, nous sommes hors du rail des cargos.
D’après le GPS, l’entrée de Charleston est en vu. Nous, nous voyons une très longue masse bleu-nuit, presque noire, qui couvre la côte. L’océan est devenu turquoise. Ces couleurs formeraient une très belle marine, expression d’une menace des éléments.
Nous trouvons l’entrée du chenal (très large car les cargos entrent en ville). C’est le moment où quelques gouttes assassines commencent à nous chatouiller le visage. Bien… nous y sommes, il va falloir assurer. Nous suivons le chenal doucement et voici le brouillard qui s’en mêle, comme s’il n’était pas suffisant qu’il tombe des cordes. Nous faisons demi-tour histoire de réfléchir. Captain décide de faire une entrée à l’aide du GPS. L’un est concentré sur la carte et l’autre en vigilance visuelle. Adélie avance au ralenti. L’arrivée au mouillage de Charleston s’est faite dans problème, mais restera dans nos annales.
Mercredi 7 & Jeudi 8 juin
La pluie reste au rendez-vous. Le mouillage est calme et après 12 h de sommeil, tout est bien. Pluies, vents et brouillard depuis deux jours. Le soleil apparait en milieu d’après-midi jeudi. Nous en profitons pour gonfler l’annexe et nous préparer à aller en ville demain matin.

Vendredi 9 juin
Enfin du soleil ! Nous laissons Adélie au mouillage et partons en annexe visiter la ville. Charmante et animée, elle est très agréable. Le patrimoine historique architectural n'a pas été complètement éradiqué et de superbes maisons sont là pour en témoigner.

Samedi 10 juin
Grand soleil, aussi chaud qu'en Floride et "pétole" (pas de vent). Nous partons à nouveau en annexe en tenant compte des courants (pour l'instant, elle ne se dégonfle pas trop). Un APPLE store nous permet d'envoyer des courriels et de faire un tour sur le Net, histoire de nous tenir au courant de ce qui se passe dans le monde. Nous en profitons aussi pour réviser l'histoire de Charleston.
Les petits bus climatisés gratuits sont très prisés. L'on peut avoir une vue d'ensemble de la ville sans s'épuiser. Comme il est tout de même nécessaire de s'abreuver, nous avons trouvé un bar/Resto avec terrasse au troisième étage d'un immeuble. Ambiance américaine (écrans partout, tous focalisés sur le sport) et une carte des bières qui a ravi le captain.
Retour sur ADELIE vers 16 h.
Dimanche 11 & Lundi 12 juin
Nous restons à bord. Pas la peine de partir, c’est total pétole. Il fait toujours très chaud. Nous espérons bouger demain et pouvoir faire un direct NY…. à voir. En attendant, repos, du jazz soft en fond sonore, tout est bien ; relax. Un soleil voilé semble vouloir s'installer et engendre une douce torpeur engourdissante. Il est maintenant 10 h.
Mardi 13 juin
Après un petit déjeuner énergétique (beurre d'amande sous la confiture) et deux bols de café, nous avons entrepris la préparation d'Adélie. Une fois tout en ordre, nous attendions la renverse pour lever l'ancre (1/2 h) et c'est là que la douane est venue nous contrôler. D'après eux, il fallait nous signaler à leur service étant donné que nous avions les documents pour un direct Green Cove-NY. Ok ! Ça n'est pas ce que l'on nous a dit aux douanes de Jacksonville. Mais bon, nous devons impérativement aller à leur bureau avant de bouger Super, c'est foutu pour un départ aujourd'hui. Donc, nous remettons l'annexe à l'eau et partons. Naturellement, les bureaux se trouvent au milieu de nulle part. Nous faisons une bonne partie en bus et le reste à pied (sous un soleil voilé de plomb). Nous sommes même arrivés à l'heure - 13 h)
Un douanier nous attendait, charmant. Il compulse nos documents, demande le pourquoi de notre stop à Charleston - MÉTÉO - et nous rend les papiers. Point. La patrouille n'avait pas à nous demander de venir car notre Stop était une conséquence de la météo. Bien, bien, retour sur Adélie vers 15 h.
Comme il faut toujours rester positif, nous avons vu des quartiers qui sont très loin d'être sur les dépliants touristiques, nous en avons profité pour prendre la météo et récupérer nos courriels. Demain sera un autre jour. Tout va bien et ce genre de "surprises" fait partie du voyage.
Mercredi 14 juin
Départ pour NY vers 11 h 30, avec le courant. Génois et grand voile et c'est parti. Grand soleil et il fait bien trop chaud à notre goût. Tout va très bien à bord et retrouver le grand large est un bonheur.
Quarts de deux heures et comme le régulateur à assez de vent pour agir, tout va bien. Une première nuit seuls sur l'océan ; fantastique. Une myriade d'étoiles, l'océan noir qui ondule comme  de la soie et personne. Une ambiance prêtant à la méditation, à l'explosion de l'imaginaire, à la réflexion aussi. Des moments extraordinaires que seul l'océan peut offrir.
Jeudi 15 juin
Le vent tombe et nous voilà nous traînant dans l'attente de rejoindre le gulf stream. Génois tangonné pour plus de stabilité et de confort.
Le captain a pêché son premier Maquereau espagnol; fort bon cru.
Nuit moins confortable que la précédente, mais la lune nous a offert un show sympa jouant entre les nuages.
Vendredi 16 juin
Merci au gulf stream. Nous avançons tranquillement, toujours seuls. La fatigue se fait sentir, mais tout va bien. Nous nous relayons pour nous effondrer sur la couchette.
Contempler l'océan est l'un des grands plaisirs de la navigation. Nous nous en gavons.
En soirée, une horde de pêcheurs s'avancent sur nous dans un désordre apparent. Pas moyen de savoir où ils se dirigent avec leurs gros projecteurs qui illuminent leurs alentours. Vigilance +++ tous les deux dans le cockpit.
Cette nuit là, le captain a dormi 2 h.
Samedi 17 juin
Pétole, moteur. Récupération physique.
Surprise agréable, les températures ont enfin chutées, un bonheur que de sortir de cette chaleur tropicale. Retour des chaussettes et autre bonnets pour les quarts de nuit.
Première nuit où la voie lactée est apparue, magistral.
Dimanche 18 juin 
Vent arrière en rafales, comme toujours. Houle significative à très significative, vraiment pas super.
Lundi 19 juin
Seuls en mer. Houle et mer hachée, toujours vent arrière. Navigation inconfortable et moteur durant un moment.
Arrivée sur NY, toujours seuls sur une mer agitée. Nous avons droit à des trombes d'eau et comme nous n'avons pas de canevas pour vous protéger, nous sommes trempés jusqu'à l'os. Cerise sur le gâteau, nos veste et salopettes de quart ne sont plus imperméable à forte tombée. Nous nous rabattons sur les cirés.
Nous fonctionnons à l'adrénaline. Pas le choix, il faut aller à Sandy Hook, mouillage le plus proche de l'entrée du chenal. A 22 h 48, nous sommes ancrés et poussons un énorme ouf. Ça n'est vraiment pas de cette manière que nous envisagions notre entrée à NY.
 Mouillage Sandy Hoock
Mardi 20 juin
Soleil et 25°. Super, tout sèche dans le cockpit et nous sommes ravis d'être au mouillage. Pour l'instant, nous n'avons pas l'impression d'être arrivés à la grosse pomme, ça sera pour demain où nous allons au mouillage de port Washington, en remontant l'East River.

Conclusions de cette navigation  Charleston/NY :
Il est indispensable de faire faire un canevas pour le cockpit, et pilote automatique sera le bienvenu pour pallier aux carences du régulateur lorsque le vent tombe.