Lanzarote – Las Palmas – Gran
Canaria
Dimanche 2 février. 12 h départ de Puerto Calero en
compagnie d’Errance qui nous accompagne pour l'instant. Approximativement 24 h
de mer nous attendent et nous sommes sereins. Il fait gris mais l’océan est
doux.
Très vite, houle et absence de vent bousculent notre sérénité.
Georges semble avoir pris son dimanche et comme le pilote ne s’est pas réparé
par magie, hé bien il faut barrer !
Ce fut la nuit où nous avons eu jusqu’à 5 m de houle et la pluie
qui furent les plus pénibles. Une barre franche ne fait pas dans la douceur et
il faut pouvoir tenir la bête les yeux rivés sur le ce maudit compas.
Pourquoi les éléments s’acharnent-ils à vouloir absolument nous faire dévier de
notre cap ! Le combat fut rude mais gagné.
Par contre, lorsque la pluie a bien voulu cesser, le ciel était
magnifique et les étoiles semblaient vouloir nous exprimer leur complicité.
Comme d’habitude, nous avons perdu Errance pour la retrouver au
lever du jour. Et toujours sympa les retrouvailles VHF.
Lundi 3 février. 11 h 50 arrivée à Las Palmas. OUF ! et pour arriver
en beauté, un joli grain nous attendait histoire de pimenter un peu histoire.
C’est un grand port au trafic très important dont l’entrée peut poser des
problèmes en raison de l’activité intense. Le jeu consistant à éviter cargos et
autres ferries et la partie est gagnée. Simple en fait.
Accueil très administratif mais à l’écoute. Rien à dire.
Ici, nous sommes enfin dans un port qui vit. La plupart des
voiliers sont habités et nombre de nationalités sont représentées. Grand point
de rencontre des voyageurs, Las Palmas est une escale importante pour ceux qui
vont, comme nous, « plein Ouest » ou plein Sud vers le Cap Vert et
plus loin. Escale technique pour tout le monde à la grande joie des « ships »
qui ne manquent pas de clients.
Voilier Errance
Départ - les premières heures
Las Palmas - Vues de la proue
Mercredi
12 février. L’escale technique se prolonge en
raison d’une météo qui n’est pas en notre faveur pour l’instant. Nous sommes
prêts au départ et attendons de pouvoir enfin commencer « Le grand
passage ». Moral excellent mais nous avons hâte de mettre les voiles.
Nous
profitons de cette halte pour faire plus ample connaissance avec Las Palmas.
Voici un peu d’histoire :
« La
fondation de la ville de Las Palmas de Gran Canaria remonte au 24 juin 1478, lorsque
le capitaine castillan Don Juan Rejon a commencé la conquête de l'île de la
Grande Canarie. La ville, initialement baptisée El Real de Las Palmas,
fut fondée à l'emplacement d'une importante palmeraie, ce qui lui donna son
nom. La lutte pour l'île avec les aborigènes Guanches dura cinq ans et beaucoup
de vies furent perdues des deux côtés jusqu'à ce que l'île de Gran Canaria fut
enfin intégrée à la couronne espagnole en 1483.
La
cité connut alors une croissance continue et devint le centre politique et
administratif de l'île.
Durant
ses premiers siècles d'existence, la ville devint également un pôle économique
important, fondé essentiellement sur le commerce de la canne à sucre et les
exportations agraires vers l’Europe et l'Amérique. Durant cette période faste,
la ville a subi de nombreuses attaques de pirates qui se prolongèrent jusqu'au
XVIIIe siècle.
En
octobre 1595, la ville parvint à résister à une attaque des corsaires anglais
Francis Drake et John Hawkins, mais quatre ans plus tard les Hollandais, sous
les ordres de Van der Does, ont saccagé et incendié la cité.
Au
XIXe siècle l'instauration de ports francs a provoqué une avancée
économique vitale pour Las Palmas. Ce régime économique spécial était destiné à
favoriser les relations commerciales de l'archipel et a permis d'augmenter
sensiblement le nombre de navires faisant escale dans le port de la ville. À
cette époque naquit aussi le tourisme et le premier hôtel de Gran Canaria,
l'hôtel Santa Catalina, vit le jour à Las Palmas en 1890. »
En
1957 commença l'ère des vols charters lorsque le premier avion avec
54 passagers à bord atterrit sur l'aéroport de Gando. Aujourd'hui
l'activité touristique est devenue le principal moteur économique de l'île mais
celui-ci est surtout localisé dans le sud plus ensoleillé. »
Sources
Wikipédia.
A
notre point de vue, la ville n’offre pas grand chose à voir. Très peu
d’architecture intéressante et pas vraiment de pole d’attraction. En tant que
capitale, elle offre toutefois tous les services dont nous avons ou aurions
éventuellement besoin. Par contre, ïle oblige, il faut du temps si la pièce
indispensable n’est pas disponible sur place et là, ça devient problématique
car les temps d’attente peuvent être long.
Une
découverte pour nous : le Goffio.
« Un
aliment à base de céréales grillées originaire des îles Canaries et qui est
généralement consomme dans la République Dominicaire, à Cuba, à Porto Rico au Vénézuela,
en Uruguay, en Argentine, au Maroc et au Chili.
Histoire
Il
s'agit d'un aliment pré-hispanique, d'origine berbère, consommé par les
aborigènes des Canaries, les guanches, comme élément de base de leur régime
alimentaire. Le Gofio est actuellement très populaire dans toutes les îles
Canaries et constitue l'un des symboles essentiels de l'identité canarienne.
Les guanches avaient développé des variantes à base d’orge, de blé et de
rhizome (racine) de fougère. Par la suite, on a ajouté de nouveaux ingrédients
comme le seigle et le maïs. Le Gofio est un mélange de fèves grillées et
moulues à la pierre, auquel on ajoute une pincée de sel. Au Venezuela, la
variante à base de maïs est connue sous le nom de Fororo.
À
une époque où la pauvreté et la famine étaient courantes, le Gofio était la
base de l'alimentation canarienne à cause de sa richesse en vitamines. C'était
également le cas durant la guerre d’Espagne. Dans les nombreux bateaux
d'immigrés qui quittèrent les îles Canaries pour l’Amérique, l'approvisionnement
en Gofio était également essentiel car il pouvait être conservé pendant une
longue période s'il était stocké à l'abri de l'humidité.
Consommation
Le
Gofio est un aliment qui contient les vitamines, protéines, fibres et minéraux
essentiels à l'alimentation quotidienne et il ne contient ni colorants
artificiels ni conservateurs. Le Gofio est actuellement vendu dans des sacs de
différentes capacités allant de 500 grammes à plusieurs kilos. Son aspect
est similaire à celle de la farine, mais avec une teinte plus foncée ou jaune
(selon sa composition exacte).
La
façon de consommer le Gofio a peu changé depuis l'Antiquité. Avant la conquête
des Canaries par les Espagnols, les anciens habitants des îles Canaries avaient
l'habitude de manger cette nourriture mélangée avec de l'eau et du sel dans sa
forme la plus basique, ou en l'agrémentant avec du lait, du miel et des noix.
Ils utilisaient un sac (zurron) pour pétrir, stocker et transporter le Gofio
préparé. Actuellement il est encore consommé de la même manière, mais il sert
également d'ingrédient dans la cuisine moderne lors de la préparation de divers
desserts, comme la crème glacée, la mousse de Gofio, ou la pella de gofio, à
base de gofio, miel et amandes. Il est également souvent mélangé avec des bananes,
un fruit également cultivé aux îles Canaries, ou avec les fritons de porc pour
constituer le plat appelé escaldon. La façon la plus courante de consommer le
Gofio est de le mélanger à du lait, ou au potage de légumes. Aujourd'hui la
plupart de la production est industrielle mais il existe encore des moulins à gofio
où les artisans reçoivent les céréales directement des agriculteurs, les
grillent et les conditionnent sur place à la demande du client, et peuvent même
procéder à des mélanges, le plus courant étant celui de blé et maïs. »
Sources
Wikipédia.
Nous
avons testé le Gofio et l’avons trouvé délicieux. Quelques paquets sont
maintenant à bord d’Adélie et attendent notre « bon vouloir ».