Episode 1
Prologue - ŒIL DE HUNE
A l'évidence, mers et
océans sont des espaces où, en toute logique, les terriens n’ont pas leur
place. Cependant, quelques humains s'essaient à rédiger leurs histoires hors
des routes convenues. Les fondations de leurs maisons sont devenues lests, leurs routes
les courants, leurs paysages les océans.
Pas si simple ! Pourquoi ?
Comment ? Et que vont-ils rencontrer sur leurs routes liquides ?
Nous les apercevons parfois à
l’horizon d’une mer accueillante. Voiliers aux garde-robes déployées comme les
ailes d’un oiseau. Qui sont-ils ? Que voient-ils ?
Ce sont leurs histoires, leurs expériences
qui sont notre fil d’Ariane. La découverte d’une sphère où il est primordial de
ne pas se fier aux apparences.
Sujet de l’étude :
Le bipède en marinière rayée et ciré jaune ayant pour objectif de
quitter la terre ferme pour s’inventer une nouvelle vie à bord de son
embarcation.
Il est généralement d’âge mur, de
sexe masculin et peut appartenir à toutes les classes sociales.
1 – LA RECHERCHE :
Une fois enfin réunies les
conditions financières, administratives et familiales - du moins le
croit-il – sa première aventure sera de devenir propriétaire de son voilier.
Plusieurs cas de figure s’offrent à lui :
- Acheter un bateau neuf. Certains ont les moyens et tant mieux.
- Construire d’après plans. Peu achèvent
l’objet de leur rêve mais ceux qui y parviennent ont le respect de leurs pairs.
- Trouver enfin une occasion qui
corresponde à son désir. Notre bipède est dans cette catégorie et va donc
éplucher tous les supports dont il dispose, décortiquer les annonces et croiser
les informations. Comme c’est un primo accédant, il sera prudent et
contentieux. Il a fixé ses critères de sélection ; que la recherche
commence.
Très vite, il va lui falloir faire
une première sélection. Parce que notre bipède a bien vu un voilier intéressant
mais il se trouve aux Antilles, un autre vers Cherbourg et un troisième au
Canada. Premières petites déceptions, il n’avait pas vraiment pensé qu’il lui
faudrait prévoir un budget avant même d’acheter quoi que ce soit. Il va donc
restreindre sa chasse à une zone géographique qui lui permette de se rendre sur
place. Sauf s’il a la certitude de trouver le voilier du siècle, il ne prendra
pas l’avion pour l’autre bout de la planète. Il est prudent, lucide et économe
notre spécimen. D’après ses prévisions, il pense trouver son voilier d’ici
douze mois. Il aimerait éviter les
brokers histoire d’économiser les frais de courtage.
« Ils ont l’affectif accroché à la
coque »
Rencontrer les propriétaires de
voiliers qui s’en séparent est une
expérience tout à fait instructive. Là aussi, notre bipède sera confronté à
plusieurs cas de figure :
- Le filou qui essaiera de lui faire prendre les vessies pour des lanternes.
Il s’apercevra très vite de la mauvaise foi de son interlocuteur. Le voilier
proposé demanderait trop de travaux pour le prix proposé. Il est un peu déçu
mais est conscient des difficultés à trouver son bonheur dans la jungle qu’est
le marché de l’occasion.
- L’affectif qui lui racontera tout ce qu’il a vécu sur son bateau
durant des heures alors qu’il voudrait simplement le visiter, voir l’inventaire
et pouvoir poser quelques questions judicieuses pour évaluer son état. Il aura
le sentiment de perdre son temps et apprendra à tester son seuil de patience.
- Le dépressif qui acceptera tout juste de lui faire visiter son
bijou et refusera tout dialogue constructif. En définitive, cette personne ne
tenait pas à vendre.
- Le pragmatique qui aura une vision clinique du voilier et en
exposera les potentiels et les
failles. Il est précis, lucide et essaie de rester objectif.
- Le pittoresque. Lui sait
tout, a tout vécu et généralement affiche ostensiblement son identité à son
mât. C’est clair, à lui, on ne la fait pas.
Evidemment, notre bipède n’appartient pas à son ethnie. Il aura donc
droit à son regard condescendant et à ses conseils avisés - ça va de soi !
–.
Après avoir rencontré ces divers
personnages, notre bipède devra affiner ses recherches, approfondir encore ses
connaissances – mais qui pense à tout après tout ! - Maintenant qu’il a une petite
expérience, il compte la mettre à profit. Si l’on ne lui vendra jamais une
poire pour une pomme, il réalise tout de même qu’il pourrait fort bien se faire
gruger par un expert ou par ses propres désirs ; impérativement se méfier
de ses coups de cœurs par exemple. Fort de ce savoir, il se sent armé pour
effectuer une sélection rigoureuse qui correspondra à ses moyens. Ne pas sortir
de son budget. Tout est là. Avoir la sagesse de ne pas lorgner sur quelques
coques tellement attrayantes mais qui reviendraient tellement plus chères…
Parce que NON ! Notre bipède n’est pas idiot, il ne compte pas gagner
prochainement au loto – d’abord il ne joue pas – et, pour ce qu’il en sait, il
n’a pas un oncle en Amérique qui serait sur le point de mourir et lui lèguerait
sa fortune par pure bonté d’âme.
_-_-_
Aujourd’hui, notre bipède est
heureux. Après six mois de prise de tête, il a enfin trouvé le bateau de voyage
tel qu’il le concevait. D’accord, il est un poil plus cher mais il a réussi à
en négocier le prix pour lui permettre de remplacer l’ancien moteur par un
neuf. Evidemment, il a fait expertiser le voilier avant signature. Notre bipède
n’est ni naïf, ni inconscient. Ses moyens ne lui permettraient pas une erreur
d’appréciation. Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles. Il vient de
conclure la première étape de son futur.
2 - L’ ALTER EGO :
Parce qu’il vit généralement en
couple notre bipède. La plupart ont la cinquantaine bien sonnée. Leur vie va
changer du tout au tout aussi est-il intéressant de se pencher un instant sur
les motivations de chacun.
Suite à une petite étude menée sur
les pontons et après avoir longuement suivi les fils les forums des sites
spécialisés, il s’avère que trois groupes de couples se dégagent :
- Les complices. Eux ont décidé ensemble de vivre sur un voilier. Le
bipède mâle a généralement le plus d’expérience, Madame assume sa nouvelle vie
et sait être à la hauteur. Elle apprend vite et n’a rien de la plante verte
posée sur la table pour orner le carré.
- Les institutionnels -
Reflets des hiérarchies terriennes. Le bipède décide et sa « moitié »
suit. Pour faire plaisir et par amour pour son bipède préféré, elle adopte le
rêve de l’autre sans tout à fait le partager. Oui, elle aime la mer et s’imagine déjà nager dans des eaux
de rêve. Certes ; mais qu’en sera-t-il après 48 h de tempête ? Où
d’avoir l’impression de vivre dans une éponge tant l’humidité s’est infiltrée
dans tous les recoins du voilier et surtout dans ses vêtements ?
L’union de ces bipèdes là ne
survivra que peu. A long terme, il est impossible de subir le rêve de
quelqu’un. Mers et océans sont des milieux hostiles où l’humain n’est que
toléré.
- Les partiels. Ils sont adeptes du compromis. Madame rejoindra son
bipède aux escales et chacun vivra son histoire à sa convenance. Ils vivent l’un
à côté de l’autre et non l’un avec l’autre. C’est une sorte d’accord à l’amiable.
Une convention non écrite qui peut être viable dans le temps mais qui, la
plupart du temps, finira par la vente du voilier.
Nota : il est
exceptionnel de rencontrer « une » capitaine.
3 – LES PREMICES :
Une fois l’objet de tous les
désirs acheté. Il convient maintenant de l’équiper à son goût.
Il faudra à notre couple de bipède
trouver l’endroit adéquat où le stocker afin de le préparer en toute quiétudes.
Parce qu’évidemment, il ne se trouve pas près de leur zone d’habitation ! Trouver
un port à sec à un prix raisonnable et non loin de leur résidence s’avère parfois
possible. Il peut aussi négocier avec une entreprise possédant des locaux ou
parkings sur un port. Dans ce cas, se pose la liberté d’accès à son
voilier. Il est aussi impératif de
pouvoir travailler en toute quiétude et d’être autorisé à habiter sur le
voilier pendant les travaux. Comme toujours, une négociation entre les parties
concernées est absolument nécessaire avant tout choix définitif.
L’ère de stockage sera, au mieux,
à quelques encablures du lieu de résidence. Il faudra donc un moyen de
locomotion et tenir compte des frais de carburant
Réfléchissons : à combien la
petite merveille de nos bipèdes revient-elle pour l’instant ?
- Frais de recherche,
- Frais d’expertise,
- L’ACHAT,
- Frais d’assurance,
- Frais de stockage,
- Frais de déplacements.
Hum ! Hé oui, ça
chiffre ! Mais continuons l’étude et faisons plus ample connaissance avec
nos sujets et leurs futures aventures. Voici une esquisse de leur profil :
Le capitaine n’est pas un novice.
Il pratique la voile depuis l’enfance et s’est frotté durant longtemps aux
tactiques des régates, aux états
d’âmes les clients lorsqu’il était skippeur. Maintenant, il va être enfin
maître à bord et ne veut rien négliger dans sa préparation. Son objectif est de pouvoir faire face
aux diverses surprises qui ne manqueront pas de s’offrir dans les moments les
moins sereins. Il a la soixantaine et est en excellente forme physique.
Madame, qui s’est octroyé le titre
de chef de bord, n’a aucune expérience en matière de navigation. Elle a
toujours voulu ardemment un voilier et n’attend qu’une chose : mettre les
voiles ! Elle n’a pas vraiment conscience de la réalité maritime. C’est
cash qu’elle le paiera mais, pour l’instant, elle s’est focalisée sur la
cosmétique de l’intérieur du voilier. Elle arbore ses soixante ans avec panache
et, tout comme son alter ego, est en excellente forme physique.
Leur première année en tant que
propriétaire sera dédiée à la mise en œuvre des diverses réparations et
améliorations à réaliser. Focalisés par cette entreprise, temps libre et
finances seront toutes orientées vers leur voilier. Ils doivent user de stratagèmes
pour arriver à leur fin sans être épuisés, dépassés par leurs travaux ou, au
pire, se ruiner.
L’ère de stockage devient vite un
second lieu d’habitation et, selon son importance, toute une population
éclectique se trouve concentrée dans le même espace.
L’un des exemples en la matière
est Navy Service à Port Saint Louis du Rhône – France. L’endroit est incroyable
de par son immense espace et sa multitude d’habitants. Situé au bord du canal
débouchant dans le golfe de Fos, il jouit d’un emplacement idéal pour tout
marin en recherche d’un port à sec sécurisé en Méditerranée. L’on
y retrouve une population on ne peut plus éclectique où les plus fortunés
côtoient les plus démunis. Il en est de même quant à la gamme des voiliers ;
des flambants neufs aux épaves. Il en résulte un kaléidoscope de marins qui
peuvent être aux antipodes des uns des autres et qui ne se seraient certainement
jamais croisés hors de ce lieu.
Episode 2
ÉTUDE DE COMPORTEMENTS
S'il y a
bien une chose à laquelle nos bipèdes ne s'attendaient pas, c'est à l'attitude
des terriens lorsqu'ils apprennent que ceux-ci sont les heureux propriétaires
d'un voilier de voyage. Les clichés déferlent avec la force d’une avalanche non
contrôlée.
Les
comportements diffèrent suivant leur statut social mais surtout selon leur
ouverture d'esprit et leur vision du monde.
- Les indifférents : Peu leur importe. Cet
achat n'entre pas dans leur listing de choses à convoiter. Il ne représente
rien à leurs yeux et n'ont aucune envie de s'intéresser aux implications d'un
tel achat. Fin de l'histoire. Ils n’en
n’ont croisé que peu.
- Les
jaloux : Curiosité malsaine ne visant qu’à pouvoir médire. Ils ne sont
pas légion mais forment tout de même un bel ensemble.
-
Les manichéens : Ils
considèrent que voilier = moyens financiers conséquents et donc :
« ces bipèdes sont riches ».
Sidérant ! Certes, dans l’inconscient
collectif, le voilier est assimilé à aisance financière voire plus. Les médias
et la publicité se chargent largement de voguer sur ce concept erroné. L’amalgame
est vite fait et comme les terriens adorent classifier les gens selon des
critères basiques, voilà le résultat ! Parfois, nos bipèdes
prennent la peine de leur faire remarquer qu’un voilier de voyage n’a rien à
voir avec la plupart des voiliers qu’ils aperçoivent dans les marinas. Ils ne
le considèrent pas comme une résidence secondaire où passer agréablement les
vacances mais un moyen de vivre le monde autrement. Qu’il
s’agit d’un choix murement réfléchi et que pour cela, ils y ont consacré la
plupart de leurs moyens. Qu’ils n’ont pas le dernier 4x4 ou autre berline
puissante. Qu’ils ne trouveront pas dans leur habitation le top des cuisines ou
le summum des canapés et ne bénéficient pas de tous les abonnements aux chaines
cryptées ni des derniers mobiles mis sur le marché. Et s’ils avaient un peu de
jugeote, ils se rendraient compte que la gamme offerte et aussi large que pour
une voiture – de la Dacia à la Ferrari.
Souvent, les bipèdes marins ont vendu leur
résidence pour continuer leur voyage ; sans regrets d’ailleurs pour ceux
qu’ils ont rencontré. Encore une fois, question de choix.
Il y a donc un problème de compréhension
évident. Le commun des mortels adore juger sans trop se poser de
questions ; convaincu de ses raisonnements.
Faut-il utiliser son énergie à vouloir
rectifier leur vision des choses. Nos bipèdes n’en sont pas persuadés car les
manichéens son pléthore.
Les enthousiastes : Très intéressés, ils s’informent
sans arrières pensées. Même s’ils n’imaginent pas un instant vivre à bord d’un
voilier, ils ont plaisir à se documenter, sont demandeurs d’infos et souhaitent
pouvoir suivre l’évolution du projet. Ce sont généralement des gens positifs,
bien dans leur peau et ouverts. Hélas, ces bipèdes terriens sont presque en
extinction.
Episode 3
1 – LA PRISE EN MAIN
Chaque voilier répond de manière
différente suivant les formes de sa carène, la façon dont il est grée, le
réglage de son équilibre sous voile, son poids, les conditions de vent et de
mer et le style du capitaine.
Personne s’embarque à l’aveuglette
dans un voyage longue distance. Il faut tester les qualités et faiblesses du
voilier et celles de personnes embarquée. Cela paraît une évidence mais il est
bon de le rappeler.
2 – LE MAL DE MER
Sujet on ne peut plus sensible. Il
est à noter que les capitaines, et plus généralement le sexe masculin, sont
moins enclins à ce phénomène que ces dames. Pour tous, ce sont les trois
premiers jours qui sont essentiels. Après ce laps de temps, l’on est amariné.
Hélas, pour certains, cette adaptation ne se produit jamais et ils sont
contraints à absorber des anti nauséeux.
Il ne faut surtout pas
sous-estimer un mal de mer. Il peut mettre en danger une navigation et remettre
en question les plus beaux projets.
Qui n’a jamais été malade ne peut
réaliser vraiment son incidence ! Imaginez pourtant vous retrouver gisant
sur une couchette, à l’agonie, terrifié, humilié et voulant en finir de
n’importe quelle manière. Prisonnier au milieu d’une mer agitée ou d’un océan
en colère, la peur, voire la panique peut surgir et vous anéantir. Subir un mal
de mer est une horreur et celui qui a la chance de n’être pas concerné doit
savoir gérer ces moments là avec la plus grande rigueur. Non seulement il doit
assurer une bonne navigation mais aussi prendre soin du malade - Rassurer,
allonger, hydrater, réchauffer – Tout un programme !
3 – CE SONT TOUJOURS EUX QUI GAGNENT
Mers et océans sont des espaces
où, en toute logique, les terriens n’ont pas leur place. Alors, lorsque le
bipède décide de voguer à son gré, il s’apercevra immédiatement qu’il est aux
antipodes de son milieu originel.
Comme une attraction irrésistible,
« ils » ensorcellent par leur beauté, leur accessibilité apparente,
leurs mystères, leurs possibles. Ce sont des mondes qui fascinent et terrifient.
Alors, lorsqu’ils s’embarquent,
les bipèdes devraient ancrer dans leur cerveau qu’ils sont en milieu hostile.
Mers et océans de pardonnent rien et toute erreur de navigation, tout laxisme
quant à l’entretien de leur embarcation, toute négligence dans la préparation d’un
départ, comme l’étude attentive des conditions atmosphériques, toute indulgence envers la sécuritése
paient cash.
« SECURITE
– SECURITE – SECURITE »
Episode 4
1 – LES LISTES
En bons bipèdes marins, ils
adorent faire des listes. Parce qu’il n’est plus question de préparer des
vacances là. C’est à long terme qu’il faut penser et prévoir ; d’où ces
listes qui fleurissent se nourrissant principalement des expériences des autres
et d’une bonne dose d’imagination.
Leur constitution est en vrai
bonheur. Elles sont les outils de leur futur, permettent de rêver et sont les
hors-d’œuvre du voyage. Indispensables, elles sont les supports d’une
organisation qui se veut sans faille mais qui en aura tout de même ! Hé
oui, nul n’est parfait et personne, personne ne pense à tout. Si quelqu’un ose
dire le contraire, c’est un fieffé menteur.
Voici une petite liste des listes !
Ne faut-il pas avoir l’esprit un
peu tordu pour en arriver là ? Laissons ! C’est une autre histoire.
Liste - Documents administratifs : Parce
que s’ils s’imaginent qu’entrer dans l’espace de liberté qu’est la mer exonère
des contingences administratives, ils se trompent lourdement. Non seulement il
faut être en règle avec son propre pays mais également prévoir de l’être avec
les pays qui vont l’accueillir. Il faudra pouvoir présenter les papiers du
voilier, ceux des occupants bipèdes et quadrupèdes s’il y a lieu, et tous les
justificatifs possible que l’on va pouvoir leur demander de fournir (permis de
conduire (national + international), carte vitale (nationale + européenne) factures, ordonnances
etc. sans compter les justificatifs permettant de prouver que l’on n’a pas
l’intention d’entrer clandestinement dans le pays pour y vivre – documents
possiblement demandés pour les Etats Unis par exemple.
Evidemment, éviter d’oublier sa
carte de crédit !
- Liste - Gréement : dûment
répertorié. C’est une liste majeure qu’il convient de travailler
consciencieusement. Prévoir la casse possible et avoir les moyens de faire
face. Là, nous sommes dans le registre de l’indispensable et du vital. On ne le
répètera jamais assez :
« SECURITE
– SECURITE – SECURITE »
Liste - Technique : Notre bipède mâle
adorerait pouvoir embarquer son atelier mais se contentera des outils de base et
d’un éventail aussi large que possible de pièces détachées et de produits
évidemment indispensables qu’il jugera bon d’avoir à proximité. Bien entendu, il n’oubliera pas le mode
d’emploi de chaque instrument ou machine embarqués.
Madame intervient généralement
pour rappeler qu’ils possèdent un voilier, pas un trois mât barque.
Liste -. Documentation : Cartes
papier et virtuelles. Guides etc.
Liste - Stockage gasoil et eau : Evaluer
la quantité de gasoil à embarquer hors cuve (la plupart du temps toujours trop
petite). Idem pour l’eau potable (les réservoirs sont trop modestes suivant les
projets). Il faut rappeler que l’eau de pluie peut être absorbée mais est
déminéralisée.
Liste - Avitaillement : essentiel
pour la survie et l’harmonie du bord. Savoir évaluer quelques mois de
nourriture n’est pas chose aussi évidente qu’il y paraît. En premier lieu, il
faut déterminer les denrées de base et leur quantité. Ensuite, comme il est
évident qu’il sera impossible de trouver ailleurs telle ou telle marque d’un
produit prisé, il faudra stocker (autant éviter les frustrations
engendrées par l’oubli d’un thé, café ou d’un chocolat). Une chose est
certaine, même s’ils s’adaptent sans problème aux coutumes culinaires locales,
les bipèdes marins apprécient les saveurs de leur terroir. Ajouter la nourriture des animaux
embarqués (car comment expliquer à chienchien que l’on ne trouve pas ses
croquettes préférés ici !) Bref ! bien des détails peuvent finir par
poser de vrais problèmes alors autant essayer de les éviter n’est-il
pas ?....
Il sera aussi noté les conserves
faites « maison » qui seront prisées au plus haut point en navigation.
N’est-ce pas merveilleux que de déguster un poulet aux girolles au milieu de
nulle part ?
Prévoir un conditionnement le plus
étanche possible car farine, pâtes, sucre et riz détestent l’humidité par
exemple.
Liste - Hygiène et entretien :
Comme pour l’avitaillement, il vaut mieux prendre ses précautions. Shampoings,
crèmes et autres savons trouveront une place à bord. D’autant plus que ces
produits sont, la plupart du temps, beaucoup plus chers à l’étranger qu’en
France.
Concernant les produits
d’entretien, une simple base de départ suffit. S’approvisionner n’importe où est facile.
Liste - Pharmacie : plus
qu’ailleurs, le bipède marin doit être et surtout rester en forme. Pour cela,
il aura vu son médecin avant de partir et il aura en poche les ordonnances
concernant ses pathologies. S’y ajouteront les ordonnances liées à la pharmacie
du bord. Suivant le degré d’hypocondrie, le volume de la pharmacie sera plus ou
moins important. Il lui faudra avoir de quoi faire face à la
« bobologie » mais aussi pouvoir faire de la petite chirurgie. Ainsi
paré, il pourra prendre la mer en toute sérénité.
Liste - Habillement :
Vêtements et sous-vêtements techniques pour navigation haute mer sans oublier
gants bonnets et bottes. S’encombrer le moins possible mais prévoir une base
pour chaque situation météo. Préférer les matières techniques pour leurs
propriétés (froid, chaud, transpiration etc.) qui sèchent vite, sont peu
encombrantes et d’un entretien facile.
Liste - Loisirs : C’est au bon
vouloir de chacun mais il vaut mieux y penser. Que l’on veuille s’instruire, se
distraire ou simplement s’occuper, il faut le prévoir.
Pour les adeptes des Pad, n’oubliez
pas quelques livre « papier » car un problème d’énergie peut vous
obliger à ranger votre superbe outil. Un simple livre de poche n’a besoin
d’être branché nulle part pour répondre à sa fonction.
Une fois ces listes superbement
rédigées, il faudra évaluer si toutes ces bonnes idées sont compatibles avec
l’espace dédié aux rangements !
Là, c’est une autre histoire et il faudra sans doute, et même
certainement, faire des choix.
2 – L’AVANT DÉPART
Ils ont cogité et se sont activés des
heures durant. Maintenant le voilier est prêt et il ne reste plus qu’à choisir
la date de la mise à l’eau. Ils finaliseront les préparatifs une fois à quai.
Quelques jours excitants et compliqués. Les derniers achats en produits frais
sont faits et la famille, les copains sont passés souhaiter « bon
vent ».
« L’autre vie »
commencera dès qu’ils auront largué les amarres.